Signes avant-coureurs et comment réagir

Vous dites à vos enfants de se laver les mains, de ne pas parler aux étrangers et de regarder des deux côtés avant de traverser la rue. Mais comment les protéger de l’intimidation ?

Selon un rapport conjoint du National Center for Education Statistics et du Bureau of Justice, environ 20 % des élèves âgés de 12 à 18 ans ont déclaré en 2017 avoir été victimes d’intimidation. Apprenez les signes avant-coureurs et ce qu’il faut faire si votre famille est touchée.

L’intimidation : le déséquilibre des pouvoirs

L’intimidation peut prendre de nombreuses formes, mais elle comprend toujours un certain type de comportement indésirable et agressif qui implique un déséquilibre de pouvoir, qu’il soit réel ou perçu. Par exemple, l’intimidateur peut sembler avoir un contrôle ou une influence sur la victime. Ce modèle de comportement peut être observé dans des actes sociaux, verbaux ou physiques. L’intimidation sous l’une de ces formes peut entraîner des effets négatifs à long terme, tels que des dommages physiques, la dépression ou l’anxiété.

Le psychologue de Northwestern Medicine, Zachary Sikora, PsyD, explique que l’intimidation est beaucoup plus facile aujourd’hui grâce à Internet. « La cyberintimidation est une toute nouvelle plate-forme, et elle peut avoir des conséquences rapides et dévastatrices », explique le Dr Sikora. « Auparavant, l’intimidation se terminait lorsque vous quittiez le terrain de jeu, mais maintenant ce terrain de jeu s’étend beaucoup plus loin grâce à la technologie. » Et lorsque la cyberintimidation se produit, la piqûre – comme un coup de poing sur le terrain de jeu – ne disparaît pas en quelques secondes. Au lieu de cela, des mots et des images blessants peuvent rester en ligne pour toujours.

Signes que votre enfant est victime d’intimidation

Environ 20 à 30 % seulement des élèves victimes d’intimidation en parlent à un adulte, peut-être parce qu’ils craignent d’aggraver la situation ou s’inquiètent de la réaction d’un adulte. Cependant, « les parents et les soignants sont les experts pour reconnaître les changements dans le comportement d’un enfant », selon le Dr Sikora.

La déconnexion entre les adultes et les enfants dans le monde de l’intimidation peut être comblée en reconnaissant certains de ces signes avant-coureurs :

  • Changements émotionnels. Il peut y avoir des changements dans l’humeur d’un enfant et des signes de colère ou d’anxiété.
  • Changements physiques. Recherchez les anomalies de l’appétit d’un enfant ou s’il se plaint de maux de tête ou d’estomac qui ne lui ressemblent pas.
  • Changements de comportement. Recherchez les différences dans le niveau d’activité d’un enfant, l’évitement anormal des situations sociales, l’isolement ou le discours d’automutilation.

Le Dr Sikora explique que les parents sont les meilleurs pour dire si quelque chose sort de l’ordinaire, il est donc impératif de garder un œil sur les signes avant-coureurs. « Si vous sentez que quelque chose ne va pas, posez la question », dit-il. « Mais rappelez-vous que l’enfant se sent déjà vulnérable, il est donc important de rester calme pour atténuer sa peur de s’ouvrir. Assouplissez-vous dans leur inconfort.

Comment réagir face à l’intimidation

Le Dr Sikora souligne que la priorité numéro un des parents doit être la sécurité de leur enfant et qu’une intervention immédiate est essentielle pour aider à protéger un enfant des effets à long terme de l’intimidation. Le Dr Sikora conseille que si vous remarquez des changements drastiques dans le comportement normal de votre enfant, un plan d’action peut être très utile. Cela pourrait inclure la prise de contact avec l’école de votre enfant ou un professionnel de la santé mentale. De nombreuses ressources sont disponibles pour vous aider, vous et votre enfant, à surmonter une crise d’intimidation.

Si vous remarquez des signes de dépression, soyez direct. Si vous pensez qu’un enfant pourrait avoir des pensées suicidaires, soyez ouvert et empathique, et demandez directement à l’enfant s’il a eu des pensées sur l’automutilation ou la mort. Si vous pensez que votre enfant envisage de s’automutiler ou présente des signes de dépression majeure, consultez un service d’urgence.

Quand votre enfant est l’intimidateur

Si vous soupçonnez que votre enfant est l’intimidateur, une intervention immédiate est tout aussi importante. « Il est important que les parents adoptent un comportement respectueux pour leurs enfants », déclare le Dr Sikora. « Il est important de mettre l’enfant en contact avec un professionnel de la santé mentale, car quelque chose d’émotionnel à l’intérieur de l’enfant déclenche le comportement d’intimidation. Nous voulons intervenir rapidement, pour que cela ne se perpétue pas dans le temps et ne devienne destructeur.